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Jan Pieterszoon Coen

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Jan Pieterszoon Coen
Illustration.
Fonctions
Gouverneur général des Indes néerlandaises

(1 an, 11 mois et 22 jours)
Prédécesseur Pieter de Carpentier
Successeur Jacques Specx

(4 ans, 9 mois et 2 jours)
Prédécesseur Laurens Reael
Successeur Pieter de Carpentier
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Hoorn (Provinces-Unies)
Date de décès (à 42 ans)
Lieu de décès Batavia (Indes néerlandaises)
Nationalité Néerlandaise
Conjoint Eva Ment
Profession Militaire
Administrateur colonial
Négrier

Jan Pieterszoon Coen
Gouverneurs généraux des Indes néerlandaises

Jan Pieterszoon Coen, né le à Hoorn et mort le à Batavia, est un officier de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC), nommé en 1618 gouverneur général des Indes néerlandaises, poste qu'il occupe de 1619 à 1623 et de 1627 à 1629[1].

Fils de marchand, il étudie l'arithmétique commerciale et la comptabilité à Rome avant d'entrer à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales[2], Jan Pieterszoon Coen est partisan d’occuper effectivement certains territoires, d’implanter des Hollandais comme colons, et d’ajouter au commerce avec l’Europe le commerce avec les différents pays d’Asie.

Quand il arrive en Indonésie, la situation est délicate. Les habitants des Moluques supportent mal les exigences de la Compagnie. Le comptoir de Japara (Java) a été attaqué et détruit par l’armée du prince de Mataram. À Banten, il a fallu arrêter tous les achats de poivre et menacer de transporter la factorerie à Jakatra (Jakarta) pour faire baisser le prix du poivre. Les Anglais, soutenus par le prince local, vassal du sultan de Banten, attaquent les Hollandais dans leur magasin fortifié de Jakarta. Coen doit aller chercher des renforts aux Moluques. À son retour, il libère la forteresse, détruit la ville indigène et sa mosquée et construit Batavia sur ses ruines le [3].

Un traité de coopération est finalement signé à Londres avec les Anglais le , sans être suivi d'effet sur le terrain. Quand Jan Pieterszoon Coen demande leur aide aux Anglais pour envahir les îles Banda, où les insulaires ont assassiné Verhoef en 1609, ceux-ci rechignent. Le , Coen débarque à fort Nassau aux Banda pour une expédition punitive avec sa flotte et 1 655 Européens, 286 recrues javanaises, 100 mercenaires japonais, auxquels il faut ajouter les 250 hommes de la garnison du fort. Les hommes de Coen commencent à faire des ravages et la population tente de négocier la paix. À Lonthor, les villages sont incendiés et 883 personnes sont déportées et vendues comme esclaves à Batavia. D'autres indigènes fuient les Banda pour se réfugier à Céram, Kei et Aru. 44 notables les plus importants des îles sont mis au fer à fond de cale avant d'être décapités par les Japonais le . Les comptoirs anglais de Lonthor et de Run sont investis, et la totalité des Banda est conquise[4].

Coen est réprimandé par les 17 gentilshommes de la Compagnie pour sa brutalité, mais reçoit toutefois 3 000 florins pour sa conquête. La société des Banda est dès lors pratiquement éteinte. Sur une population estimée à 15 000 personnes avant 1621, pas plus d'un millier semble avoir survécu sur l’archipel, et en 1636, on ne compte que 560 indigènes, pour 539 Néerlandais et 834 étrangers libres. La Compagnie met en place des concessionnaires pour produire les noix de muscade[4].

Le , Coen laisse son poste à Pieter de Carpentier et rentre aux Pays-Bas où il arrive le , et est reçu en héros[3]. Il est nommé directeur général de la VOC à Hoorn et travaille à l'élaboration de nouvelles politiques. Pendant son absence, les relations avec les Anglais s'exacerbent, notamment avec le massacre d'Amboine en 1623. Le , Coen est reconduit dans ses fonctions de gouverneur général des Indes orientales, mais son départ est retardé par les Anglais. En 1625, il se marie et parvient finalement à Batavia avec sa famille le [3]. À son retour, les Anglais ont abandonné Batavia et établi leur quartier général à Banten .

Plaque à Jakarta signalant l'emplacement de l'église, De Oude Hollandsche Kerk, où fut enterré Coen

Coen doit résister à deux attaques du Sultan Agung de Mataram contre Batavia en 1628 et 1629. Il meurt brutalement lors de la seconde, le [3].

Notes et références

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  1. Jurrien van Goor, Foskelien van Goor, Prelude to colonialism : the Dutch in Asia, Uitgeverij Verloren, , 127 p. (ISBN 978-90-6550-806-5, présentation en ligne)
  2. Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 34
  3. a b c et d J. P. J. Du Bois, Gustaaf Willem Imhoff, Vies des gouverneurs généraux : avec l'abrégé de l'histoire des établissemens hollandois aux Indes orientales, Pierre de Hondt, (présentation en ligne)
  4. a et b Muridan Satrio Widjojo, The revolt of Prince Nuku : cross-cultural alliance-making in Maluku, c.1780-1810, BRILL, , 280 p. (ISBN 978-90-04-17201-2, présentation en ligne)

Liens externes

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